16 juil. 2011

L'invention de la race élue, ou comment une tribu d'illuminés s'appropria les textes anciens, et les déforma à son avantage. Naissance du Matérialisme absolu.

Dès le moment où elle apparaît pour la première fois en tant qu’entité, cette tribu de Juda a l’air étrange. Elle était toujours isolée, et ne s’entendait jamais avec ses voisins. Ses origines sont mystérieuses. Depuis le début elle semble, avec son nom de mauvais augure, quelque peu avoirété mise à l’écart - plutôt qu’avoir été« élue». Les Écritures lévitiques l’incluent parmi les tribus d’Israël, et comme les autres tribus s’étaient mêlées à l’humanité, cela en faisait la dernière prétendante aux récompenses promises par Jéhovah au« peuple élu ». Cependant, même cette prétention semble être fausse, car l’Encyclopaedia Juive dit objectivement que Juda était «selon toute probabilité une tribu non-israélite».

Cette tribu à l’aspect curieux fut celle qui se mit en route vers l’avenir, emportant sous son bras la doctrine formulée par les Lévites, à savoir qu’elle était le «peuple élu» de Jéhovah et que, quand elle aurait accompli « toutes mes lois et jugements», hériterait d’une Terre promise et de la domination sur tous les peuples.

Parmi ces «lois et jugements» tels que les Lévites les éditèrent finalement, apparaissaient de manière répétée les commandes «détruire totalement», «terrasser», «chasser». Juda était destinée à produire une nation ayant pour but la destruction.

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La fin d’Israël
 
Environ cinq cents ans avant l’événement de 458 av. J.-C., soit pratiquement trois mille ans avant aujourd’hui, l’association brève et mouvementée entre Juda et les Israélites (« les enfants d’Israël ») prit fin. Israël rejeta la doctrine du peuple élu qui commençait à prendre forme en Juda, et partit de son côté. (L’adoption du nom « Israël » par l’État sioniste mis en place en Palestine en 1948 était un faux prétexte flagrant).

Les événements qui menèrent à cette union courte et malheureuse remontent aux siècles précédents. La période mythologique ou légendaire de Moïse fut suivie par une période en Canaan durant laquelle « Israël » fut l’entité forte, cohésive et reconnaissable - la confédération nordique des dix tribus. Juda (que la très petite tribu de Benjamin avait rejointe) était un petit royaume insignifiant du sud.

Juda, dont descend le sionisme d’aujourd’hui, était une tribu de mauvaise réputation. Juda vendit son frère Joseph, le fils préféré de Jacob-dit-Israël, aux Ismaélites pour vingt deniers d’argent (comme bien plus tard Judas, le seul Judéen parmi les apôtres, trahit Jésus pour trente deniers d’argent), et fonda ensuite la tribu dans l’inceste (La Genèse 37-38). Les scribes religieux, qui écrivirent ce compte rendu biblique des siècles plus tard, s’étaient rendus les maîtres de Juda, et comme il altéraient la tradition orale à chaque fois que cela leur convenait, la question se pose : pourquoi se donnèrent-ils la peine de préserver, ou même peut-être d’insérer, cette attribution de commencements incestueux et cette nature perfide au même peuple qui, disaient-ils, était l’élu de Dieu ? La chose est mystérieuse, comme bien d’autres choses dans les Écritures lévitiques, et seuls les cercles fermés de la secte pourraient fournir une réponse.

Quoiqu’il en soit, ces Écritures et les autorités actuelles s’accordent sur la séparation d’« Israël » et de « Juda ». Dans l’Ancien Testament, Israël est souvent appelée « la maison de Joseph », distinguée sans équivoque de « la maison de Juda ». L’Encyclopaedia Juive dit : « Joseph et Juda représentent deux lignages distincts » et ajoute (tel que déjà cité) que Juda était « selon toute probabilité une tribu non-israélite ». L’Encyclopaedia Britannica dit que le judaïsme se développa bien après que les Israélites se furent mélangés à l’humanité, et que la véritable relation entre les deux peuples est le mieux exprimée dans cette phrase : « Les Israélites n’étaient pas des juifs ». Historiquement, Juda devait survivre pendant un petit moment et

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amener le judaïsme, qui engendra le sionisme. Israël devait disparaître en tant qu’entité, et tout arriva de cette manière :

La petite tribu du sud, Juda, se retrouva identifiée à la tribu sans terre, celle des Lévites. Ces prêtres héréditaires, qui prétendaient que leur fonction leur avaitété conférée par Jéhovah sur le Mont Sinaï,étaient les vrais pères du judaïsme. Ils erraient parmi les tribus, prêchant que la guerre de l’un était la guerre de tous - et la guerre de Jéhovah. Leur but était le pouvoir et ils luttaient pour une théocratie, un État dans lequel Dieu est le souverain, et la religion est la loi. Durant la période des Juges, ils atteignirent leur but dans une certaine mesure, car ils étaient naturellement les Juges. Ce dont euxmêmes, ainsi que Juda isolée, avaient le plus besoin était l’union avec Israël. Israël, qui se méfiait de ces prêtres législateurs, ne voulait pas entendre parler d’unification, à moins qu’elle ne se fasse sous l’autorité d’un roi ; tous les peuples environnants avaient des rois.

Les Lévites se saisirent de cette opportunité. Ils virent que si un roi était nommé, la classe dirigeante désignerait le candidat, et ils étaient la classe dirigeante. Samuel, à leur tête, mit en place une monarchie fantoche, derrière laquelle les prêtres exerçaient le véritable pouvoir ; cela fut accompli en stipulant que le roi règnerait seulement pour la vie, ce qui signifiait qu’il ne serait pas capable de fonder une dynastie. Samuel choisit un jeune paysan benjaminite, Saül, qui s’était fait un nom dans les guerres tribales et dont on pensait, sans doute, qu’il avait toutes les chances d’être malléable (le choix d’un benjaminite suggère qu’Israël refusait de songer à tout homme de Juda pour la royauté). Ce fut alors le début du royaume unifié d’Israël ; en vérité, il ne survécut qu’à ce seul règne, celui de Saül.

Dans le destin de Saül (c’est-à-dire dans le compte rendu qui en fut donné dans les Écritures postérieures), on peut discerner la nature sinistre du judaïsme, tel qu’on devait lui donner forme. On lui ordonna de commencer la guerre sainte en attaquant les Amalécites «et de détruire complètement tous leurs biens, et de ne pas les épargner ; mais de massacrer homme et femme, enfant et nourrisson, boeuf et mouton, chameau et âne ». Il détruisit « homme et femme, enfant et nourrisson» mais épargna le roi Agag et les meilleurs des moutons, boeufs, jeunes chevaux et agneaux. Il fut excommunié pour cela par Samuel, qui choisit secrètement un certain David, de Juda, comme successeur de Saül. Par la suite, Saül s’évertua en vain à exercer son zèle à la « destruction totale » afin d’apaiser les Lévites, puis essaya d’attenter à la vie de David afin de sauver son trône. Finalement, il mit fin à ses jours.

Il est possible que rien de tout ceci ne se soit passé ; ceci est le compte rendu donné dans le livre de Samuel, que les Lévites produisirent des siècles plus tard. Que cela soit vrai ou allégorique,

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l’importance réside dans l’évidente implication : Jéhovah exigeait une obéissance absolue quand il ordonnait la « destruction totale », et la miséricorde ou la pitié étaient des crimes capitaux. Cette leçon est soulignée dans de nombreuses autres descriptions d’événements qui furent peut-être historiques ou peut-être imaginaires.

Ce fut vraiment la fin, il y a trois mille ans, du royaume uni, car Israël refusa d’accepter pour roi David, l’homme de Juda. Le Dr Kastein raconte que « le reste d’Israël l’ignora » et proclama roi le fils de Saül, Ishbosheth, sur quoi la re-division entre Israël et Juda « eut vraiment lieu ». Selon Samuel, Ishbosheth fut tué et sa tête envoyée à David, qui là-dessus restaura une union nominale et fit de Jérusalem sa capitale. Il ne réunifia jamais véritablement le royaume ou les tribus ; il fonda une dynastie qui survécut un règne de plus.

Le judaïsme officiel maintient à ce jour que l’apogée messianique se produira sous un roi mondial de « la maison de David » ; et l’exclusion raciale est le premier principe du judaïsme officiel - et la loi de la terre dans l’État sioniste. Les origines de la dynastie fondée par David sont donc en rapport direct avec ce récit.

La discrimination et la ségrégation raciales étaient clairement inconnues des tribus, en ces temps de l’association entre Israël et Juda, car l’Ancien Testament raconte que David, le Judaïte, du haut de son toit, vit « une très belle femme » en train de se baigner, lui ordonna de venir vers lui et lui fit un enfant, puis fit envoyer son mari, un Hittite, se battre en première ligne, en ordonnant qu’il soit tué. Quand il fut mort, David ajouta la femme - Bethsabée - à ses épouses, et son second fils devint le prochain roi - Salomon (cette histoire de David et Bethsabée telle que relatée dans l’Ancien Testament est sortie en version expurgée dans un film hollywoodien de notre époque).

Ainsi était l’origine raciale de Salomon, le dernier roi de la confédération déchirée, selon les scribes lévitiques. Il commença son règne par trois meurtres, incluant celui de son frère, et chercha vainement à sauver sa dynastie par la méthode des Habsburg - le mariage, bien que sur une plus grande échelle. Il épousa des princesses venues d’Égypte et de nombreuses tribus voisines, et eut des centaines de concubines, si bien qu’en son temps aussi la ségrégation raciale devait être inconnue. Il construisit le Temple etétablit une haute caste de prêtres héréditaires.

Ainsi fut l’histoire, terminée en 937 av. J.-C., de la brève association entre Israël et Juda. Quand Salomon mourut, les associés incompatibles se séparèrent finalement, et au nord Israël reprit sa vie indépendante. Le Dr Kastein raconte :
«Les deux États n’avaient pas plus en commun, en bien ou en mal, que deux pays quelconques ayant une frontière commune.
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Occasionnellement, ils se faisaient la guerre ou signaient des traités, mais ils étaient entièrement séparés. Les Israélites cessèrent de croire qu’ils avaient une destinée différente de celle de leurs prochains, et le roi Jéroboam établit la séparation totale d’avec Juda aussi bien religieusement que politiquement ».
Puis, le Dr Kastein ajoute à propos des Judaïtes :
«ils décidèrent qu’ils étaient destinés à évoluer en tant que race à part… ils exigeaient un état d’existence fondamentalement différent de celui des gens autour d’eux. Ces différences n’admettaient aucun procédé d’assimilation aux autres. Elles exigeaient la séparation, la différenciation absolue.»

Extrait du Chapitre 2 de La Controverse de Sion.   La suite ici.

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